Dans le premier numéro de Japan LifeStyle (www.japanlifestyle.fr), mon article est consacré au sashiko.
Le sashiko est une broderie traditionnelle japonaise datant du quinzième siècle. À cette époque, les tissus n’étaient pas suffisamment épais pour protéger des hivers très rigoureux. Tout naturellement, les femmes eurent l’idée d’assembler plusieurs couches et de les matelasser. Elles utilisaient les étoffes usagées pour les couches inférieures et les nouveaux tissus onéreux pour l’extérieur. Généralement, il s’agissait d’un coton épais teint en indigo.
La broderie de matelassage est réalisée en petits points avant « de la taille d’un grain de riz ». Le mot sashiko signifie d’ailleurs « petites coutures ».
Le fil utilisé est traditionnellement un coton assez épais blanc, ce qui offre un contraste superbe sur le fond bleu sombre.
Rapidement, les brodeuses se sont lancées dans des motifs complexes, principalement géométriques. Certains d’entre eux, à l’instar des kanji (les idéogrammes chinois employés par les Japonais), sont des stylisations de motifs naturels (herbes, écailles de poisson, vaguelettes…). On trouve également des dessins représentant des plantes, animaux, insectes et autres objets usuels (éventail, ruban, balle, ombrelle…). Ces derniers s’inscrivent souvent dans un cercle (marumon). En effet, les clans familiaux anciens avaient l’habitude de porter des blasons (kamon, ka signifie « Famille » et mon le blason) les représentant, aussi bien sur leurs étendards, la garde de leurs sabres que sur leur mobilier et leurs vêtements. Ces derniers étaient pour une grande part dessinés dans un cercle. C’est donc sans surprise que cette pratique s’est étendue à la broderie sashiko.
(Si le Japon vous intéresse, allez faire un petit tour sur bushido.over-blog.com, vous y trouverez des kamon pour vous inspirer.)
De nos jours, on trouve des tissus pour sashiko de toutes les couleurs, mais également des fils aux teintes variées, et même dégradées, ce qui offre un très large choix de création. Les stylistes japonais savent d’ailleurs parfaitement exploiter ces nouveautés.
Les motifs géométriques sont facilement trouvables sous forme de pochoirs permettant de reproduire les tracés sur le tissu, dans les boutiques spécialisées (www.fujiquilt.fr). En ce qui concerne le tissu, on peut tout à fait chercher des cotonnades épaisses pour remplacer l’étoffe traditionnelle indigo, mais il est très difficile de trouver cette couleur si particulière.
À l’avenir, Je mettrai des modèles classiques de pochoirs de sashiko sur ce blog (disponibles dans l'album "pochoir", colonne de droite), ainsi que des créations personnelles inspirées des marumon qui me plairont. Je vous expliquerai également comment confectionner le pochoir de son choix, méthode qui sera également valable pour peindre une frise ou un dessin sur des surfaces aussi variées que parquets, murs, ou tissus.
Pour débuter simplement, je vous propose un marumon floral, ainsi qu’un papillon.
Il suffit simplement d’imprimer le motif, de le décalquer sur un morceau de carton (paquet de céréales…) et d’évider soigneusement les parties noires en faisant bien attention de ne pas couper les petites pattes d’attache. Pour également l’employer en pochoir à peindre, je vous conseille d’utiliser une pochette en plastique relativement épais, ou une vieille radio, qui, en plus d’être lavables, permettent de décalquer le motif par transparence !
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