
À Vincennes, j’ai eu le privilège de découvrir une exposition très intéressante à la mairie, voilà quelques années. Il s’agissait de la présentation de somptueuses dentelles à la fois anciennes et modernes. Par chance, des personnes faisaient des démonstrations qui m’ont fortement impressionnée. Je suis restée particulièrement en extase devant les plateaux de dentelle au fuseau et leur forêt d’aiguilles. Il existe, si mes souvenirs sont exacts, une association spécialisée dans cette ville, mais je ne connais pas ses coordonnées. Les travaux étaient si magnifiques et minutieux que j’avais définitivement mis de côté l’idée de tenter l’expérience…
Pourtant, ce bon vieux Pernaut est parvenu à me faire changer d’avis à travers un reportage du journal de 13 h de TF1 ! Il y était expliqué qu’en réalité, la dentelle au fuseau pouvait être ludique et ne présentait pas autant de difficulté qu’il n’y paraît… Il n’en fallait donc pas d’avantage pour que je m’offre un livre sur le sujet. J’ai jeté mon dévolu sur une publication des Éditions Didier Carpentier qui reprenait, avec beaucoup de diagrammes, une méthode progressive pour débuter. Intitulée, Dentelle au Fuseau, les bases, elle suit la méthode de Jean Chaleyé, un expert en la matière, publiée en 1946.
Bon, je l’avoue, je n’ai tenté que le premier exercice et le résultat n’était pas concluant du tout. Toutefois, je me suis beaucoup amusée, même si le geste n’est pas sûr, et que les crampes m’ont guettées ! Je vais retenter l’expérience avec le schéma suivant, et peut-être que, cette fois, mon « ruban » gardera sa forme initiale une fois les aiguilles enlevées !
De toute façon, avant d’espérer commencer, il faut bien se fabriquer un métier avec les astuces du bord…
Ne sachant pas si j’allais persévérer, je ne comptais pas faire de frais supplémentaires : après, le fil, la boîte d’aiguilles et la trentaine de fuseaux ! À ce propos, je me suis faite avoir par la vendeuse qui m’en a vendu trois différents des autres, en plus du fait que j’ai découvert qu’ils ne possédaient pas la découpe permettant de positionner le nœud de serrage ! Ah ! Faites confiance aux professionnels… Enfin, c’est un peu ma faute aussi, acheter sans mon livre et sans m’être au préalable renseignée… Finalement, j’ai réussi à me dépatouiller pour fixer le fil des fuseaux (je ne suis pas certaine que ce soit dans les règles de l’art, mais cela fonctionne !). Quant à la paire dépareillée, avant que je ne me lance dans une réalisation à trente fuseaux, l’eau aura coulé sous les ponts !
Allez, allez, je vous explique comment j’ai fabriqué mon coussin circulaire !

Tout d’abord, j’ai déniché une rondelle de bois : il s’agissait d’un support à pizza (!), donc de la taille parfaite. Mais vous pouvez vous la faire découper dans une planche de bois de 5 mm d’épaisseur. Il faut qu’elle soit assez légère, pour la manipuler facilement. Son diamètre est de 28 cm.
Pour le rembourrage, j’ai éventré un vieux coussin carré acheté dans ces magasins de déstockage où les produits sont à trois francs six sous. À l’époque, je comptais profiter de son contenu pour bourrer d’autres créations, mais j’ai découvert qu’il contenait une « bouillie » de fibres diverses pas vraiment pratiques ! Dans le cas qui nous intéresse ici, au contraire, c’est un avantage, car cette bourre est très compacte, donc parfaite pour bien maintenir les aiguilles et constituer un support rigide.

La taille du coussin est à peine un peu plus grande que la rondelle. Si bien, qu’une fois une partie de la bourre enlevée (environ la moitié) pour le rendre plus souple, j’ai juste glissé le bois à l’intérieur en veillant bien à ne laisser la bourre que d’un côté. Il ne restait plus qu’à replier, sur eux-mêmes et vers l’intérieur du coussin, trois des quatre angles, en commençant par celui opposé à l’ouverture.

Épinglés, puis cousus à grands points, j’ai fixé les angles afin de bien tendre le dessous du futur carreau. Ensuite, peu à peu, j’ai tendu le dessus en répartissant le mieux possible la bourre, et en terminant par l’ouverture.


J’ai choisi un fil noir car mon intention première était de recouvrir le métier avec une peau de chamois synthétique, parfaite pour bien piquer les aiguilles du travail. Mais, pour suivre des conseils glanés je ne sais plus où sur le Net, j’ai finalement opté pour un système facile à nettoyer !
Pour l’instant, je l’ai simplement fixé avec des aiguilles à tête, mais mon intention future, est de découper le tissu en rond et d’y coudre un élastique, pour former une housse facile à retirer… Mais, cela évitera-t-il les plis ? À voir…
Cependant, comme je suis une grosse flemmarde, je vais peut-être me contenter simplement de racheter une boîte d’épingles !
Si vous voulez en savoir plus, ou fabriquer un métier plat et même des fuseaux maison (!) allez rendre visite à l'adorable Bidouillette, une experte dans tous les arts du fil, au cœur gros comme ça !
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