Alors que viennent de débuter les festivités hivernales des carnavals, je suis toujours un peu peinée du manque d’envie de faire la fête en région parisienne. J’ai quelques rares souvenirs de timides tentatives de déguisement à l’école (une activité que j’aimais beaucoup étant enfant), mais force est de constater que ce n’est pas une tradition du coin.
La nostalgie des bals masqués et des défilés organisés pendant mes déplacements au cours des vacances scolaires, me fait regretter la frilosité ambiante… Même les vacances à la neige étaient propices à l’amusement : je revois encore les sorcières chevelues descendre les pistes à vive allures, ou un diable tout de rouge vêtu au slalom impeccable ! Plus qu’une simple fête religieuse, cette journée a de quoi séduire tout un chacun, même s’il n’entre pas en carême, tout comme Noël ou Pâques…
Bien que mes petits soient dans de petites classes, encore propices à la détente et à la découverte, aucune maîtresse n’a parlé d’un quelconque événement festif. Je veux bien qu’on considère que l’enseignement en France est laïc, mais les décorations de Noël ou la galette des rois démentent l’idée que le religieux lui soit totalement étranger. Dommage, j’aurais bien aimé, comme ma mère autrefois, préparer des costumes à mes coquins… Mais, qu’à cela ne tienne, l’année prochaine j’irais à Dunkerque ou à Nice, parce que là-bas on sait s’amuser !
Pour me consoler, je me suis rabattue sur une surprise gourmande pour le dessert. Je ne saurais trop dire pourquoi, mais j’associe Mardi-Gras aux bugnes lyonnaises. Elles ont été inventées au XVIe siècle par les dames de Saint-Pierre de Lyon. Je n’ai pas pris le temps de faire de plus amples recherches, mais je sais qu’on utilisait l’expression : « Sûr qu’il ira droit au ciel comme une bugne ! » d’un fervent Catholique. Les miennes seront-elles aussi légères ?
Si vous n’en connaissez pas la recette, voici de quoi tenter l’expérience. Il existe de nombreuses manières de les préparer, celle-ci peut-être cuisinée dans la journée.
INGRÉDIENTS :
770 g de farine
2 cuillerées à café de sel
3 cuillerées à soupe de sucre
30 g de levure de boulanger
15 cl de lait (= 150 ml = 1,5 dl, pour ceux qui n’arrivent pas à faire les conversions)
5 œufs
300 g de beurre mou
1 l d’huile de friture supportant les hautes températures (tournesol, arachide)
Du sucre glace
PRÉPARATION :
Dans un saladier, versez la farine et formez un trou au centre pour y ajouter le sel, le sucre, la levure délayée dans un peu d’eau chaude et les œufs. Mélangez doucement avec les doigts, en ajoutant peu à peu le beurre, puis le lait. Vous pouvez aussi ajouter un parfum comme de l’eau de fleur d’oranger, du rhum, du jus de citron…
Malaxez la pâte jusqu’à ce quelle devienne bien lisse et moelleuse. Laissez reposer pendant 2 heures.
Sur un lit de farine, étalez la pâte finement, puis découpez des formes à l’emporte pièce ou avec une roulette décorative. J’aime bien former des losanges pour évoquer les motifs d’Arlequin. Pour cela, il faut tracer des traits verticaux et d’autres à 45 °.
Vous pouvez même les inciser en leur milieu, puis faire entrer une des pointes dans l’orifice, afin d’obtenir une forme amusante qui ressemble à un cœur. (La photo du résultat est visible plus bas.)
Placez ces découpes sur une grande plaque et laissez-les gonfler pendant une heure.
CUISSON :
Faites chauffer l’huile très fortement. Plus elle sera chaude et moins les beignets s’imprégneront de la matière grasse !! Placez les bugnes dans l’huile le temps qu’elles gonflent et dorent (1 min environ), une après l’autre. Au début elle coule, puis remonte à la surface à la cuisson. Lorsque la première flotte, on peut déposer la suivante dans l’huile, et ainsi de suite. Egouttez les bugnes sur du papier absorbant et laissez-les refroidir.
Saupoudrez-les de sucre glace et dévorez-les sans retenue !
Vous m’en direz des nouvelles…