
Cela fait maintenant quelques années que j’ai découvert l’étonnante technique de la laine feutrée à l’aiguille à travers un sujet paru dans un Marie Claire Idée. Il s’agissait d’un petit ours encapuchonné, que j’espérais reproduire pour ma mère. Le modèle était une création de la boutique parisienne Pain d’épice.
Armée des divers ustensiles, conseillés sur un salon où la boutique exposait, j’ai tenté l’expérience… Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si longue à prendre forme. Il faut feutrer longtemps avant d’obtenir un résultat satisfaisant. Et comme, plus on travaille la laine, plus l’aspect est superbe, il devient difficile de décider d’arrêter ! Cette tentative — qui n’a jamais abouti —m’a montré combien il fallait de patience pour réaliser de petits personnages ainsi.
Allez voir les merveilles de Gene, pour vous en convaincre !
Mais, je ne veux pas vous décourager, car on peut réaliser de jolies choses simples comme des broches ou des perles sans trop de difficulté, juste de la patience et quelques doigts piqués (ce n’est pas très rassurant !)…
Pour feutrer la laine, on utilise des aiguilles spéciales qui ressemblent à de petits harpons. Elles se fixent sur un manche en bois. On peut en trouver de différentes épaisseurs : des grosses pour débuter l’ouvrage, puis des fines pour les finitions.
Afin de rendre la première étape plus efficace, on trouve également des supports pour fixer plusieurs aiguilles en même temps.
On travaille sur un bloc de mousse synthétique bien dense, ou bien un morceau de plaque isolante disponible dans les magasins de bricolage (comme sur les photos sur fond vert à petits trous). Oubliez le polystyrène, car il perd ses boules dans les fibres de laine !
Pour ne pas avoir à s’interroger pendant des heures pour choisir la forme finale souhaitée, tout en se protégeant les doigts, vous pouvez utiliser un emporte-pièce de pâtisserie comme support.
On y glisse une bonne boulette de laine, et on pique, pique, pique…, jusqu’à obtenir une galette plate.
On la retourne, puis on recommence de l’autre côté afin d’obtenir une forme de feutre assez rigide.
Il se peut que l’épaisseur ne soit pas suffisante, il faut donc rajouter une nouvelle couche de laine. Pour la déposer, il ne faut pas attendre d’avoir obtenu un feutrage très dense, mais faire les ajouts au fur et à mesure…
Une fois l’épaisseur désirée obtenue, on prend l’aiguille fine et la forme entre les doigts, puis on pique vers l’intérieur suivant le pourtour pour densifier le bord.
Attention à ne pas vouloir aller trop vite par habitude, c’est à ce moment qu’on s’harponne les bouts des doigts. Et, croyez-moi, c’est bien plus douloureux qu’une aiguille de couture ! Je n’ai pas encore essayé, mais je vous conseille de mettre un gant de cuir épais à la main qui tient le feutre, ça freinera peut-être un peu la pénétration…
Il faut prendre le temps de bien insister pour que la forme soit régulière, tout en insistant sur les détails (ici, entre les pétales, par exemple).
Une fois satisfait, vous pouvez commencer à décorer en appliquant de petites quantités de laines d’autres couleurs. Mais, ce sera l’objet d’un nouveau post, car vous avez déjà de quoi vous occuper !