Sur le salon de l’Aiguille en Fête, je me suis arrêtée sur les stands des associations et musées. En voici quelques-uns qui m’ont semblé originaux et qui, peut-être, si vous habitez le coin, peuvent vous faire faire un petit détour…
La première concerne une broderie du Paraguay. Nommée Ñanduti, qui signifie « toile d’araignée », elle se réalise avec des aiguilles sur une toile tendue, et suit des motifs circulaires. À l’origine blanche, les fils de couleurs ont peu à peu été utilisés. Déclinée certainement des broderies des Îles Canaries ayant traversé l’Atlantique pendant la période coloniale, elle est destinée aux encolures, nappes et autres objets de décoration textile, notamment les vêtements traditionnels du pays. Itauguá est la ville où elle s’épanouit le plus.
Une jolie légende lui est consacrée. L’histoire est plus longue, mais en voici une version condensée. Elle raconte comment un jeune homme, cherchant à conquérir sa belle en lui offrant un cadeau exceptionnel, a observé un lutin de la forêt tisser une toile aux milles reflets sur une branche d’arbre. Ne pouvant s’en emparer sans la briser, sa mère lui vient alors en aide. Elle se met à l’ouvrage en utilisant ses propres cheveux blancs.
L’association Les Dentelles de Ñanduti propose des stages à l’Ambassade du Paraguay à Paris (1, rue Saint Dominique, dans le 7e). Vous pouvez la contacter à dentellesdenanduti.association@yahoo.fr
Deux musées m’ont également attiré.
Le premier est La Maison du Costume d’Abriès en Queyras (05) www.maisonducostume.com. Les exposantes du salon montraient, avec beaucoup de gentillesse, des métiers de dentellières aux fuseaux propres au pays. Très pratiques, ils ont constitués de rondelles de bois typique des hauts sommets alpins, somptueusement taillés. Les motifs m’ont aussitôt évoqué ceux de mon enfance, lorsque j’allais skier à Saint Véran et en rapportais marmottes sculptées et coffrets délicatement parfumés.
Ces deux rondelles, munies d’un ingénieux petit coffre central, sont reliées par un ruban protégeant un rembourrage de paille. Celui-ci permet de facilement fixer les aiguilles. On l’utilisait posé sur un support de bois ou sur les genoux, bien calé dans un fauteuil.
La forme du tambour était destinée à la confection de rubans de dentelle bordant les coiffes typiques de la région. Malheureusement, il n’existe pas de recueil des motifs désormais oubliés, mais des passionnés ont retrouvé et redécouvert l’enchaînement des points anciens en chinant des objets anciens.
Le musée permet de s’initier à la technique tout en découvrant des scènes d’autrefois décrivant la vie rude mais artistique des montagnes du Queyras.
Le second reste dans le monde des dentelles françaises. L’association le Point du Jour présente, dans une ferme ancienne de Haute Savoie, l’Expomusée Faucigny (Chemin de Chez Letieux 74130 Faucigny). Ouvert pendant la belle période (mai à octobre), il expose des merveilles de costumes et d’accessoires somptueux.
J’ai été subjuguée par la magnifique robe qui avait fait le voyage jusqu’à Paris, et ne rêve plus que de profiter d’une prochain passage à Annecy, chez mes grands-parents, pour découvrir ce lieu enchanteur…