
La fin de l’année approchant (malheureusement), il est grand temps de préparer ses décorations de Noël ! Plutôt que de parer ce cher épicéa de boules de verre multicolores bien de chez nous, pourquoi ne pas s’inspirer des Japonais et confectionner des sphères de tissu aussi belles que complexes ?

Venue de Chine, la confection de balles en tissu usagé cousu est arrivée au Japon voici quelques 500 ans. À l’origine, les temari (te : main, mari : balle pour jouer) n’étaient que des jouets pour les enfants réalisés par leurs mères à partir des chutes de vieux kimonos, maintenues en boule par des coutures solides. Peu à peu devenu un artisanat subtil parmi les classes aisées, il permettait aux femmes de rivaliser dans l’art de la broderie de motifs géométriques complexes et colorés. De nos jours, offrir une temari représente une attention délicate en faveur de la personne gâtée, un présage de bonheur. Artistes reconnus et collectionneurs sont encore nombreux au Japon à l’heure actuelle. Et l’on trouve de beaucoup d’ouvrages proposant des motifs plus beaux les uns que les autres. Les temari sont aussi bien précieuses dans leur solitude qu’au sein d’une accumulation, comme dans certains mobiles, synonymes de début d’année heureuse.
La mari était à l’origine constituée de tissu enroulé, mais il n’est pas rare, aujourd’hui, de se servir de boule de bois ou de polystyrène comme support. La confection de la boule de base n’étant pas toujours très aisée, on trouve des supports prêts à l’emploi dans les magasins. Parfois, même, elles recèlent grelot ou grains de riz, pour tintinnabuler afin d’amuser les enfants tout en dispensant des messages de bonne fortune.
Il n’existe pas de taille définie, car, en plus de l’objet décoratif, rien ne vous empêche d’en faire de superbes perles pour vos bijoux ! Néanmoins, plus elle sera grande et plus la broderie pourra être spectaculaire…
Il existe deux livres consacrés au sujet en français. L’un d’eux est édité par DMC, mais je ne l’ai jamais eu entre les mains, L’autre : Les bases du Temari est paru aux Éditions Didier Carpentier. Il propose de nombreux motifs ainsi que des explications très claires. Je vous le conseille vivement, d’autant plus qu’il ne coûte pas très cher et promet de nombreuses heures de créations !
Si vous recherchez d’autres idées, mis à part les livres japonais sublimes, il existe une sorte de « guilde » du temari en anglais www.temarikai.com qui propose un nombre impressionnant de patrons…
La première partie de la confection d’une temari est déjà un travail. Si vous n’êtes pas vraiment fan de broderie, le résultat final de cette étape peut constituer un but en soi ! Si vous choisissez un fil brillant, l’effet est vraiment magnifique. La seule véritable difficulté réside dans la fixation du fil, afin qu’il reste bien en place.
J’avoue que ces quelques mari aux couleurs chamarrées, placées dans une corbeille métallique pour accentuer les reflets sont assez spectaculaires dans un appartement design !
Si l’expérience vous tente, voici comment procéder :
Pour confectionner une mari de base avec des matériaux de récupération, il suffit de conserver ses collants troués et de les nouer en boule.
On les entoure complètement de laine, pour leur donner une forme de pelote bien ronde. À cette occasion, pensez à détricoter vos pulls mités ou troués, par soucis d’économie ! La couleur importe peu si la couche suivante est faite avec minutie, mais pour se simplifier la tâche, essayez de garder une certaine unité de teinte.
La couche finale est réalisée avec du fil à coudre : prévoyez une bobine d’une centaine de mètres au minimum, pour ne pas vous retrouver à court sans avoir réussi à masquer totalement la laine. Il faut faire attention à croiser le fil au maximum pour être bien certain qu’il ne se déroulera pas par la suite. Pour maintenir la laine, puis le fil, une fois le bobinage complet, piquez l’extrémité coupée plusieurs fois à travers les couches superficielles de la mari avec une aiguille.
Pensez à multiplier les couleurs ou à rester dans un camaïeu délicat suivant vos envies, mais surtout à varier les tailles en découpant vos collants en morceaux de tailles différentes.