
Après m’être promenée sur le Net pour découvrir ce que pouvait bien être un biscornu, je me suis laissée séduire par l’idée d'en réaliser un. Ce mignon petit coussin, utilisant une base carrée assemblée de manière décalée, était un sujet amusant à confectionner. En général, les modèles exposés concernent de la broderie au point de croix.
Pour être un peu moins conventionnelle, j’ai choisi de profiter de l’expérience pour faire de la broderie au ruban.
Il n’est pas toujours facile d’utiliser cette technique sans réaliser des objets désuets et parfois trop chargés, surtout lorsqu’on se lance dans la réalisation de fleurs. Toutefois, pour ce type de décoration, la thématique n’a rien de choquant, bien au contraire. D’ailleurs, j’ai souvent été émerveillée par les miniatures présentée sur certains stands spécialisé…
LE MATERIEL NECESSAIRE
Pour broder au ruban, il existe plusieurs types de matières et de largeurs utilisables. Outre les rubans de soie de belle qualité, parfois teintés à la main, les satins ou les organza sont aussi très intéressants. Dans ce modèle, j’ai choisi de n’employer que du satin de 4 mm de large. C’est sur l’un des nombreux salons parisiens de loisirs créatifs possédant un large espace « travaux d’aiguille » que j’ai déniché ma collection : sur un stand anglais très fourni en rubans en tout genre qui proposait des lots attractifs. Les prix m’ont semblés intéressants, en tout cas, moins chers que dans des merceries plus classiques, qui possèdent, de plus, une gamme de couleurs bien moins étendue. Le problème sur ce stand était, au contraire, de ne pas se ruiner tant le choix était vaste !
L’aiguille utilisée doit posséder un grand chas, afin d’y faire passer le ruban facilement, et surtout elle doit avoir une pointe bien affutée. Les aiguilles à laine ou à tapisserie ne sont pas appropriées. En effet, pour fixer le ruban à l’aiguille, il est nécessaire de piquer l’aiguille au centre du ruban, afin qu’il « s’enroule » autour de l’orifice, comme sur les photos ci-dessous.
QUELQUES POINTS DE BRODERIE AU RUBAN
Le point de base de la broderie au ruban reproduit le même principe.
Après avoir fait passer le ruban à travers la toile à broder du verso vers le recto, on pique à la distance souhaitée en traversant le ruban et la toile simultanément, juste au bord (cf. photo), du recto vers le verso. Lorsque le ruban est large et souple, on peut obtenir de jolis pétales s’il est peu tendu. On peut également torsader le ruban avant de repiquer. L’effet est un peu plus recherché qu’un simple point avant, davantage utilisé pour représenter des feuilles ou des brins d’herbe.
On peut aussi réaliser des pétales plus arrondis en utilisant le principe du point de chaînette. Pour cela il suffit de repiquer juste à côté du point de sortie du ruban en ménageant une boucle lâche, puis de ressortir plus loin afin de bloquer l’extrémité de la boucle par un petit point. Là encore, le résultat est plus spectaculaire avec un large ruban d’organza, par exemple.
Afin d’agrémenter la broderie, il est d’usage d’utiliser des fils moulinés de couleurs pour former les étamines avec de longs points lancés, et autres décorations pour les tiges ou les feuillages.
Le point de nœud est également très utile pour former les cœurs. Pour le réaliser, il suffit, une fois le fil sorti au bon endroit, de faire un tout petit point en enroulant plusieurs fois le fil autour de l’aiguille avant de la repiquer au même endroit, tout en tendant fortement le fil.
Pour expliquer divers modèles de fleurs au ruban, les deux faces de mon biscornu seront différentes. J’ai donc choisi deux tissus aux couleurs assorties que j’ai découpés en carrés de 15 cm de côté. Pour bien définir le centre, il faut plier les morceaux de tissu en quatre. J’utilise de mini épingles à nourrice pour bien le marquer. Avec un minuscule tambour à broder de la taille appropriée, je n’ai pas pris la peine de faufiler le pourtour du tissu, car ce type de broderie est très rapide !
COMMENT REALISER LA PREMIERE FACE DU BISCORNU
Tout d’abord, il faut positionner les fleurs principales au gré de sa fantaisie, puis ajouter les secondaires, avant de broder les tiges à volutes avec trois brins de fil vert. Pour ces dernières, j’ai « dessiné » leur forme générale avec de petits points avant, car je n’avais pas de crayon de tailleur blanc sous la main. Cela m’a permis d’estimer la position des rares feuilles, dont j’ai défini la forme générale sur le même principe.
J’ai brodé par la suite ces dernières de sorte à définir l’axe des nervures.
Enfin, il ne restait plus qu’à ajouter pistils et étamines pour donner vie à l’ensemble. Je m’interroge encore sur l’ajout de perles de rocailles. Mais, j’ai peur d’aller trop loin… Il y a de grandes chances que je m’arrête-là. Ce sera donc pour une prochaine fois !
Je suis en cours de réalisation de la seconde face, à bientôt, donc, pour découvrir roses et hortensias…