Même s’il existait déjà des cordes simples au Japon durant la période Jomon (-8 000 - -300, moment où les hommes de la Préhistoire du Japon les utilisaient pour décorer leurs céramiques), c’est depuis la période Heian (794 – 1185) que leur tissage s’est complexifié jusqu’à nos jours. À cette époque, les armures deviennent somptueuses, et les cordes en maintenant diverses parties suivent la tendance. Il existe plus de 3 500 combinaisons de cordes rondes, plates ou carrées au Japon.
Là-bas, l’usage veut que les vêtements soient fixés par ces cordes joliment nouées. De nos jours, elles sont encore utilisées pour attacher les obi, les larges ceintures décoratives des kimonos (obijime), ou les vestes traditionnelles. Il existe toujours de nombreuses firmes spécialisées dans cet art magnifique.
On les noue suivant les complexes techniques chinoises, pour obtenir des décorations pour les cheveux, les cadeaux, les cartes de vœux, les diverses cérémonies et fêtes… Le travail difficile des nœuds, outre son aspect décoratif, était également utilitaire. Par exemple, pour la cérémonie du thé, ils servaient de sceau prévenant la malveillance des empoisonneurs, tant leur enchaînement était complexe à reproduire à l’identique.
Le mot kumihimo signifie assemblage (kumi) de fils (himo). Les cordes, de fils de soie enroulés autour de bobineaux les tama, sont confectionnées sur divers métiers en bois pour obtenir des résultats différents.
Le marudai (sa forme évoque les supports de nos sabliers d’antan) pour les cordes rondes, carrées ou plates. Elles sont formées par leur propre poids.
Le kakudai, de forme carrée, permet de réaliser des cordes rondes, carrées et ovales, mais celles-ci sont suspendues.
L’ayatakedai se présente sous la forme d’une succession d’arêtes de bambou. On l’utilise pour les cordes plates.
Le takadai, comme un métier à tisser permet de réaliser des cordes plates d’une ou plusieurs couches avec des motifs complexes ainsi que des dessins non géométriques.
Pour voir une utilisation complexe d'un métier suivez ce lien.Pour un historique plus précis du kumihimo allez ici.
Mais surtout, pour découvrir diverses applications et métiers, c'est par-là.
De nos jours, on trouve facilement l’équivalent du marudai en version moins onéreuse (maru signifie rond). Appelé mobidai, il existe en mousse chez www.opitec.fr
Malheureusement, on ne peut pas y acheter la version carrée, destinée aux cordes plates.
Je n’ai pas trouvé le moindre livre en français sur le sujet, mais il en existe un certain nombre en anglais ou en allemand. Je ne peux pas vous en conseiller car je ne connais pas leur contenu. Toutefois, il existe chez nous une traduction aux éditions Le Temps Apprivoisé d'une sorte d'équivalent occidental : La Bible de la Passementerie. Les exemples de cordes et autres galons n'ont pas grand chose à voir avec le kumihimo, mais son auteur, Jacqui Carey, s'est également occupée de Creative Kumihimo, présenté en photo ci-dessous. Vu l'intérêt de la bible, je suppose que son livre en anglais doit proposer de nombreux exemples bien illustrés de kumihimo.
Pour débuter, les éditions TOPP ont édité en Allemagne un pack regroupant un petit livre explicatif, le marudai en mousse (mobidai) et quelques cordons de satin. Il existe d’ailleurs quatre de ces petits livres, dans lesquels on trouve les disques de carton aidant à bien positionner les fils et à les croiser dans le bon sens. C’est ceux-ci que j’utilise, achetés chez Opitec, on y trouve aussi des bobines de 50 m de cordon de satin à un prix raisonnable et dans un choix de couleurs basique mais déjà intéressant pour débuter. Comme il n’est pas facile de déchiffrer l’allemand quand on ne l’a jamais étudié (ce fut mon cas, et malgré les schémas j’ai eu du mal à tout comprendre !), je vais expliquer en images comment s’en servir, dans un prochain post indépendant.
Si l’on utilise des fils de laine fantaisie et des mélanges de tailles, tout en choisissant un motif simple (une torsade), on obtient des résultats très intéressants, bien que pas très traditionnels. Je vous montrerai comment faire bracelets, colliers de perles et anses de sacs originaux, au fur et à mesure de mes réalisations. Je suis persuadée que, tout comme moi, vous n’allez bientôt plus pouvoir y résister !